vendredi 29 juin 2018

Les Fajãs de São Miguel - Açores


La Fajã do Araújo

 Au cours du 20è siècle, les Fajãs furent des lieux de villégiature à la mode pour certains, pas pour d'autres, une image plus ou moins romantique pour des générations. 
Pourtant il n'en fût pas toujours ainsi. La Fajã était un ensemble de minuscules exploitations agricoles implantées sur une énorme zone d'éboulements.
Ces zones, dites de "passage", avaient été provoquées par des effondrements colossaux d'origine tellurique, exposées d'un côté à l'attaque constante des vagues, de l'autre à la chute périodique d'éboulis.



A cette époque, vivre sur une Fajã s'avérait 
pour certains, dangereux.  





Pour d'autres, vivre sur la "terre ferme" l'était tout autant.




"La Terre Ferme, ou bonnes terres", à l'époque de l'ancien régime (avant 1834) était la propriété de personnalités ou d'institutions fondées sur la légitimité de possession acquise par la préséance, par les armoiries, affiliées plus ou moins au pedigree par droit divin.
Qui n'appartenait pas à cette oligarchie en était exclu et pouvait difficilement y entrer.
A cette époque, cette forme de servage largement répandu était profitable à certains.
Pour les moins chanceux, il fallait faire preuve de qualités physiques ou intellectuelles pour y échapper et accéder ainsi "au Royaume des Elus".
Outre la question du régime, se posait celle de la démographie (la population et les ressources croissant à des vitesses diverses).
La population augmentait de façon géométrique, celle des ressources alimentaires de manière arithmétique. Sur l'ensemble du territoire, au fil du temps, les ressources devenaient insuffisantes. Seule échappatoire : diminuer la population.
Mais le sort de ces "déshérités" n'était pas lié au régime ni à la démographie, mais à celui d'un système économique. En effet, les changements de propriétaires étaient choses rares. Ceux qui détenaient des privilèges patrimoniaux ambitionnaient de les accroître créant des fermages aux conditions de leur bon vouloir sur leurs terres seigneuriales et productives selon la zone. Celui qui instaurait ce fermage le faisait en connaissance de cause du fait de son statut royal, princier, ducal, d’évêque, capitaine donataire, droit d’aînesse ou autre privilège.
Plus ils s'attribuaient de fermages, mieux c'était ; pour accroître leurs rentes, il fallait augmenter la production. Mais comme la population augmentait plus que cette dernière, on en demandait toujours plus aux "bannis de la terre". 
Dans ces circonstances, entre pénurie de "terre ferme" et l'autonomie d'une vie sur une Fajã, beaucoup optèrent pour cette solution.
Au prix de lourds efforts, ces démunis en firent des endroits productifs et habitables. Cet isolement leur donnant une certaine liberté et de l'espoir ; espoir d'être récompensés au delà du minimum vital.


Ainsi naquirent les Fajãs, principalement à São Miguel. 
C'est le cas de la Fajã do Araújo à l’extrême Est de l'île (Lombo Gordo).
Des masures en pierres y furent construites. Durant des siècles elles ont été un sanctuaire, entre le ciel et la terre où il fallait sans cesse se battre pour survivre.
Dans une Fajã, comme celle de Ribeira Quente, la vie se déroulait calmement, sous la menace toutefois des éboulements et des furies de l'Océan.

Mais les périodes d’accalmies ne duraient pas longtemps ; aux difficultés quotidiennes, s'ajoutait la menace des pirates, corsaires et troupes des flottes de sa Majesté qui jetaient l'ancre là, entre la pointe de la Marquise et Lombo Gordo. Cette baie servant, à certaines époques de l'année, d'abri où l'on trouvait facilement de l'eau potable et où l'on pouvait facilement réparer les navires et se ravitailler pour l'essentiel.



Il s'est trouvé là un noyau d'hommes et de femmes capables d'apprendre et de cohabiter avec des aventuriers et assaillants.
On savait peu de leur vie et on n'allait pas y réclamer la dîme. C'était une terre inconnue entre Nordeste et Povoção régie par ses propres règles, manquant de choses l'hiver, abondantes l'été. L'enfance y était heureuse comme partout ailleurs.
La vie s'y déroulait comme au Moyen Age jusqu'à la construction des premières routes.
La route côtière vers 1860, puis celle de la Tronqueira vers 1915-1920, avec l'apparition des premières voitures.
Dès lors commencèrent l'exploitation de la vigne et le commerce du vin. La Fajã devenant progressivement le lieu de villégiature de grands propriétaires.


Entre les années 1960 et 1980, beaucoup de jeunes munis d'une permission allaient y passer une semaine, l'endroit devenant pratiquement un camp pour étudiants sous l'autorité de religieux.
Jusqu'en 2007, on accédait à la Fajã do Araújo par un raccourci au départ de Pedreira (devenu depuis  un sentier de randonnée), plus tard la Municipalité y construisit un accès routier qui descend par la Ribeira da Tosquiada.


Texte traduit par Esop, à partir d'un article paru dans la presse açoréenne.
(Photos personnelles de May).







Fajã Rocha da Relva (rando faite en 2014)






A proximité de Ponta Delgada, l'unique voie d'accès à cette Fajã se fait par un sentier pédestre emprunté aussi par ses habitants. Aucune autre possibilité ! Quelques ânes servent au transport du ravitaillement, notamment pour les bouteilles de gaz ou autres matériaux lourds.







Fajã do Calhau

Entre Agua Retorta et Faial da Terra, cette Fajã est posée au pied d'une falaise de 440 m.


Anciennement, on pouvait y accéder par un chemin empierré entre falaise et mer, mais suite à un énorme éboulement, ce chemin a été fermé à la circulation.

Il existe désormais une route en béton qui part d'Agua Retorta (très périlleuse, pentue et souvent jonchée de pierres et d'éboulis provenant de la falaise !).



De nos jours les maisons des Fajãs sont souvent utilisées le weekend ou durant les vacances par les açoriens, voire achetées par des étrangers qui les rénovent.
Mais pour l'électricité, ils doivent avoir recours à des générateurs ou des panneaux solaires. 
L'eau peut être courante ou acheminée par des camions citernes et déversée dans une réserve reliée au hameau.
Des sentiers de randonnées mènent à ces Fajãs où l'on peut découvrir de jolies petites maisons à l'aspect très accueillant !



dimanche 7 janvier 2018

2017 : Notre 4ème année aux Açores !

Le temps passe vite ! 
Déjà 4 ans que nous vivons sur l'île de São Miguel !
Et, pour nous, le temps de souhaiter à tous une 


BONNE ANNÉE 2018 !





RÉTROSPECTIVE DE NOTRE ANNÉE 2017



En Mars, avec l'aide de notre ami "Clairon" nous entreprenons l'isolation du salon.
Labeur et bonne humeur font la paire ! Pendant la durée de ces travaux, notre Chef cuisinier, Esop, nous concocte de bons petits plats !









Deux murs isolés dans le salon, et je m'attaque à la peinture des 2 autres murs. 










Dans la foulée, avec l'aide d'Esop, nous repeignons aussi la mezzanine !

Marre du blanc, nous optons pour de la couleur et ne sommes pas déçus du résultat.



Le temps étant propice à travailler en extérieur, j'entreprends d'utiliser des palettes de récupération pour faire quelques étagères : ponçage, peinture ... 












Un vieux meuble déjà existant dans notre maison sera aussi restauré et peint.












Et pendant ce temps Esop s'occupe de notre jardin, admiré par Misty et Loupiot !













Avril.

Clairon organise une soirée galettes pour son anniversaire. Quelques amis parapentistes... ou pas...! 



           






Je renouvelle ma licence pour vendre mes galets et coquillages peints au Miradouro da Ponta do Sossego de avril à octobre.


Un peu de production à nos heures perdues. 
Esop se met aussi à peindre avec talent !



C'est cool d'avoir de l'aide !

La saison a été bonne et rentable.
Nos cailloux voyagent dans le monde !










15 JuinStreet Art à Algarvia ! 

Notre ami Yves Decoster, le peintre des "Coeurs", à qui nous avions demandé une peinture sur la façade de notre maison, nous fait la bonne surprise de sa visite ! Et le résultat...








Incroyable non ? 
On dirait Loupiot !









Et les habitants du village de dire désormais : 
"A casa do gato preto"




 24 Juillet - 2 août



La plus belle surprise de l'année, fût, pour moi, la venue de ma soeur Doriane

Surprise, parce que cette visite n'était pas programmée. 
Et moi, heureuse de lui faire découvrir cette île que j'aime tant.



Quelques jours de pur bonheur où nous avons pleinement profité l'une de l'autre. 







Souvenirs de quelques fous-rires !...

         






...et de beaux paysages !





26 Août

Une soirée pour le dernier jour du Festival de Parapente où j'avais un stand pour confectionner et vendre des galettes bretonnes !









L'an prochain je réitère !!!
Merci à João Brum, Organisateur de ce Festival et Président de l'Association des Parapentistes.







2 et 3 Septembre

Deux soirées à Ponta Delgada, organisées par notre ami Antonio Cavaco, présentateur de l'émission "Sabores do Mundo", en faveur de l'Association des Pompiers Volontaires. Nous étions plusieurs participants de pays différents, chacun dans un stand pour faire découvrir et déguster des saveurs du monde. 

Pour moi, galettes bretonnes bien sûr !

Et quel succès !









11 septembre

Alors que nous sommes dans les préparatifs  de notre futur mariage, mon ami Silverio, le jardinier du Miradouro où je vends mes galets, nous quitte, suite à un stupide accident de voiture...

... C'est sûr, il me manquera cet amoureux de la nature et des chats !







20 Septembre





Quelques jours avant...








 Le jour J !
En vol pour Lisbonne...









Notre mariage à l'Ambassade de France à Lisbonne en compagnie de Pierrot (témoin d'Esop) et de sa nièce Isabelle, venus spécialement pour l’événement.






Avec nos 2 témoins Helena et Pierrot
et Mr l'Ambassadeur







21 Octobre - Café O Sonho do Norte   

Nous avions convié quelques amis Açoréens et Étrangers vivant sur l'île pour un déjeuner au Café de nos amis Belmira et Carlos qui ont eu la gentillesse d'accueillir tout ce petit monde (une trentaine !) afin de fêter tous ensemble notre mariage. 



 Des plats typiques açoréens, cabri, bacalhau, feijoada...avaient été concoctés par un traiteur, sans compter les nombreux desserts fait par nos amis  et tout le monde s'est régalé.





Bravo à tous ceux qui nous ont aidés à préparer cette petite fête, et en particulier les patrons du Café et leur fille Leila.



Nos amis nous ont gâtés par leur présence et leurs présents.




             Un grand MERCI à tous !








Nala


Le 27 octobre, nous craquons de nouveau pour une petite chatte à adopter ! 
avec Misty
avec Loupiot
"Nala" fait désormais partie de la famille des 4 pattes de notre maison.

Pff, trois ça commence à faire beaucoup, mais ils sont tellement câlins et reconnaissants !


Titus 

Et notre Titus vieillissant continue à veiller sur toute la bande !














Noël 2016, j'étais en Bretagne pour passer un peu de temps avec ma famille.









Noël 2017, c'était au tour de Esop de rejoindre les siens en Normandie.






Une belle année 2017 s'achève !
Que nous réserve 2018 ?...

May